Exposition virtuelle

Parcours d’archéologues: Entre Archives et Objets

L’exposition met en lumière les coulisses de l’archéologie, son historiographie en tant que discipline qui ne se limite pas aux fouilles de terrain mais tire parti des éléments de diverses disciplines (philologie, histoire des religions, sociologie, etc.) pour créer une nouvelle façon d’interpréter le passé. La présentation d’artefacts est complétée par des documents d’archives pour recréer le contexte de spécialisation de la discipline entre la fin du 19e siècle et le milieu du 20e siècle, époque clé de son évolution.

L’exposition sensibilisera le visiteur au lien étroit tissé entre archéologie et compréhension sociale du passé et son impact continu sur nos expériences contemporaines.


Medaille de René Maere

René Maere
(1869-1950)

Le chanoine René Maere fut une figure importante dans le développement de l’archéologie à l’Université catholique de Louvain. Bibliothécaire en chef et professeur d’archéologie chrétienne pendant plus de quarante ans, il a étudié les inscriptions et les reliefs aussi bien comme matériel archéologique que comme source historique. Son expertise s’étend de l’architecture des églises gothiques en Belgique à la symbolique des premiers objets chrétiens à Rome. Il a considéré qu’il était très important d’établir des ressources pédagogiques en matière d’archéologie en Belgique et il a recueilli un corpus de quelques 100 estampages, copies des inscriptions en relief, réalisés dans les catacombes de Rome au tournant du 20e siècle.

Photo de Jean Doresse avec l'abbot du monastère

Jean Doresse
(1917-2007)

Historien et archéologue français, Jean Doresse fut un grand spécialiste de la littérature et de l’art de l’Egypte et de l’Ethiopie chrétiennes. Il débuta sa carrière au début des années 1940 par l’inventaire des collections coptes du Louvre. Après la guerre, il fouille plusieurs monastères coptes dont celui de Deir el-Gizaz. La révolution égyptienne (1952) et la guerre de Suez (1956), obligent Doresse à se détourner de l’Egypte vers l’Ethiopie. Par un sens aigu du comparatisme, il a démontré les imbrications étroites entre Eglise copte et Eglise éthiopienne. Sa thèse sur Les anciens monastères coptes de Moyenne Egypte rédigée en 1970, remet en lumière l’originalité historique de la communauté copte depuis longtemps oubliée.


Travail sur le terrain

Lieu de sépulture entre le 2e et le 5e siècles, les catacombes chrétiennes à Rome ont ensuite servi de lieux de pèlerinage et les cryptes ont été transformées en chapelles. Ossements et objets emportés par les pèlerins étaient alors interprétés comme les reliques des premiers martyrs chrétiens. Au 19e siècle, l’attention à leur endroit se sécularisa, ce qui poussa au développement de l’exploration archéologique scientifique des catacombes romaines.

Le monachisme chrétien est né en Égypte et a contribué à la formation du caractère de soumission, de simplicité et d’humilité de l’Église orthodoxe copte, grâce aux enseignements et aux écrits des Grands Pères des Déserts d’Égypte. À la fin du cinquième siècle, il y avait des centaines de monastères et des milliers de cellules et de grottes disséminées dans le désert égyptien. Un grand nombre de ces monastères sont toujours florissants et ont de nouvelles vocations à ce jour.


Bureau d’études

Les estampages de René Maere aident à comprendre les méthodes et les objectifs de la recherche archéologique au tournant du 20e siècle. Ils témoignent d’une époque importante de l’histoire de l’archéologie, lorsque celle-ci a été définie en tant que discipline scientifique, s’appuyant sur une analyse rigoureuse, et non plus comme l’activité ludique et récréative de quelques érudits.

Les notes de René Maere en lien avec les estampages témoignent de l’intérêt qu’il portait à la forme et au style de l’écriture, au contenu des inscriptions, à l’iconographie afin de définir une chronologie. Plutôt qu’analyser le contexte archéologique des découvertes ou leur état de conservation, Maere analyse les textes au regard des formules de dédicaces funéraires et des symboles chrétiens.

Le Fonds Doresse, légué au Centre d’études orientales de l’UCLouvain et mis en dépôt au Musée L, rassemble près de 2000 photos et croquis, une dizaine d’ostraca et plusieurs artefacts. L’ensemble documente les voyages de recherches de Jean et Marianne Doresse en Égypte entre 1947 et 1952. Pendant cette période, ils ont étudié la bibliothèque de Nag Hammadi, ils ont fouillé le site du couvent d’Apa Samuel (Deir el-Gizaz) qui n’avait pas encore été identifié et ils ont cartographié les traces de l’histoire copte ainsi que les traditions vivantes dans les monastères de St Antoine et St Paul.

La diversité des supports de recherche atteste d’une approche multidisciplinaire dans l’étude de l’Égypte copte. Il croise la culture matérielle, le contexte géographique, et la production artistique.


Espaces ludiques


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